Fabrication de la compote de pomme
La compote de pomme est
fabriquée à partir de pommes fraîches, c-a-d n'ayant encore subi aucune
opération de transformation, découpe ou surgélation. Néanmoins, la pomme ne
vient pas tout droit de l'arbre... En effet, la pomme est un fruit climactérique
et elle se conserve en frigos, sous atmosphère contrôlée, pendant de longs mois.
Aussi, une pomme récoltée en octobre peut-elle être utilisée en avril
!
1- Caractéristiques de la matière première
Le choix de la matière permière
détermine la qualité du produit fini : une pomme trop mûre entraîne une acidité
faible mais également un taux de sucre bas. Le Brix moyen de la
pomme Golden est voisin de 12°B (ou 12%), la pomme
Reinette est voisine de 15°B.
Par ailleurs, le transport doit
endommager le fruit le moins possible. Si celui-ci est abîmé, les processus de
brunissement ou de ramollissement sont accélérés. Les principales responsables
de ces dégradations sont les "enzymes". Ce sont des protéines ayant des
fonctions spécifiques à l'intérieur de la cellule végétale : dégradation des
parois cellulaires ou oxydation des pigments avec l'oxygène. Ces modifications
surviennent naturellement au cours de la maturation et de la sénescence. Mais
quand le fruit est talé, le tissu végétal est désorganisé et les réactions entre
les enzymes et leurs substrats sont favorisées. Le phénomène le plus visible et
le plus préjudiciable est l'oxydation de la couleur par l'oxygène de l'air.
L'acide ascorbique est le seul à limiter efficacement l'oxydation : il évite la
formation des "composés bruns". On peut également détruire ou inactiver les
enzymes en appliquant un traitement thermique (cuisson ou
pasteurisation).
Enfin, quand le fruit est blessé, les sucres deviennent
facilement accessibles aux levures et aux moisissures !
Dans tous les cas, il
est impératif de travailler vite pour limiter le temps contact entre la purée de
fruit et l'air, ou pour limiter les réactions biochimiques.
Dans le cas d'opérations
de parage automatisées, mieux vaut des pommes avec un calibre adapté aux
équipements (pas trop gros, pas trop petit). Sinon, pelage et étrognage seront
peu efficaces !


2-
Agréage
A réception, les fruits sont
contrôlés visuellement et par analyses en laboratoire, c'est l'agréage. Les
contrôles physico-chimiques englobent la mesure du Brix, du pH et de l'acidité
totale. Les analyses microbiennes comprennent le dénombrement des levures, des
moisissures, de la flore totale, des coliformes fécaux et totaux. Ce sont les
populations microbiennes les plus courantes chez les fruits.
Cela permet de
contrôler la qualité sanitaire de la matière première.
Mais qualité sanitaire implique
aussi absence de corps étrangers : morceaux de bois ou de verre, cailloux et
autre débris, indésirables pour les équipements et surtout pour le consommateur
final ! D'où lavage et tri en début de ligne, parfois même présence d'appareils
de détection spécifiques en sortie de ligne.
3- Transformation
Les deux étapes les plus
importantes du process de fabrication de la compote sont sûrement le raffinage
et la pasteurisation. Elles déterminent le niveau de qualité du produit fini et
son aptitude à la conservation.
Le raffinage consiste à faire
passer la purée dans un tamis ; seule la pulpe passe au travers des trous. En
sortie, on récupère d'une part, une purée de fruit lisse et homogène et d'autre
part, les fragments de peau et autres morceaux de pépins. Cette opération est
délicate : elle doit être assez poussée pour éliminer tous corps étrangers mais
elle ne doit pas pour autant détériorer la texture de la purée.
La pasteurisation permet de
réduire la charge microbienne et d'inactiver les enzymes. Cette opération
rallonge alors la durée de vie du produit conditionné. C'est un traitement
thermique caractérisé par sa durée et la température à coeur du produit ; il est
défini pour stabiliser le produit mais également pour respecter au mieux les
qualités sensorielles et nutritionnelles. La pasteurisation peut durer une
trentaine de secondes à une température comprise entre 90 et 95°C, la cuisson
s'effectuant vers 50°C.
4- Conditionnement
C'est alors le moment de
conditionner notre compote en portions individuelles pour le consommateur final,
ou en fûts pour les industriels de la pâtisserie. La compote sera ainsi protégée
des contaminations physiques ou microbiennes, de la lumière, de l'oxygène de
l'air et de toutes autres sources de dégradation.
L'étiquetage permet certes
d'informer le consommateur sur la nature du produit qu'il achète mais, sur votre
pot de compote, figure également un numéro de lot. Il correspond souvent à la
date de fabrication ou à la date limite de consommation ; il sert à identifier
l'unité de vente. Le numéro de lot permet de remonter la chaîne de fabrication
pour expliquer toutes anomalies ; il peut servir également à identifier et
bloquer un lot qui, après contrôle, présente un défaut majeur.
L'ensemble des
élèments qui permettent de retrouver un lot défectueux et d'en identifier
l'origine constitue la "traçabilité". Elle s'applique de l'unité de vente
jusqu'aux matières premières.
Schéma de fabrication
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La face
cachée du fruit